Que la maison me paraissait si vide sans elle ...

Ses cris ses sons ses colères ses petits rituels du soirs nous manquaient tant...

Pour moi on m'avait volé ma petite soeur 

J'étais perdue mais n'osais rien dire 

Comme toujours ...

Peut être cela se voyait il trop 

Alors n'y tenant plus a force de parler d'elle 

Nous avons décidé d'aller lui rendre visite 

Je m'en souviens comme si c'était hier 

Après avoir eu bien du mal a trouver l'endroit 

Seul papa et ma mère s'y sont rendus pour voir comment elle était 

Moi j'avais fait la comédie pour aller avec eux je voulais tant revoir ma Sylvie qui me manquait tellement mais rien a faire j'avais du resté attendre dans la voiture !!!

Papa est revenue quasiment de suite la mine déconfite il n'avait pas trop parlé en faite malgré ses lunettes de soleil je crois qu'il devait pleuré mais ne voulait rien nous faire voir ....

Je me souvient qu'il faisait très très chaud nous avions les fenêtres de la voiture ouvertes et j'ai fort bien reconnus les cris de Sylvie ....

Lorsque ma mère regagna sa place dans le véhicule elle se jura de ne jamais plus revenir et nous interdira de voir Sylvie pour garder d'elle une belle image car ce qu'elle venait de voir était horrible !!!!

Ils avaient rasé les beaux cheveux longs de Sylvie elle était entravé sur un lit a barreaux elle avait reconnu mes parents et était parti dans une crise de démence ils lui avaient administré une forte dose de calmant ....

Voila les dernières visions de Sylvie ....aux papillons blancs quel bien joli nom pour un mouroir aussi sinistre pour une enfant de 12 ans qui a eu la malchance d'avoir été trop aimé par sa famille d'accueil ....

Nous n'avons jamais plus reparlé de Sylvie 

Mais quand j'entends ou je lis des cas similaires j'ai la rage contre ce système après avoir vécu ceci !!!!!

Je ne serais jamais ce que tu est devenue P'ite soeur pupille de l'Etat...  Etat de merde !!!! 

EPILOGUE & REMERCIEMENTS

Je remercie Ydel de m'avoir permis de publier son propre dessin qui a fait naître en moi le désir de vous raconter ma propre histoire pour crier haut et fort que l'Etat fait encore a l'heure actuelle toujours des dégâts dans les coeurs des victimes et des familles d'accueil la preuve ce fait divers ....

Une blessure en moi qui est toujours aussi récurrente même après de longues années

Peut être que le faite d'avoir ainsi couché ces mots cela me fera t il du bien ....

Car jamais auparavant je n'ai parlé de cette blessure a quiconque ....je suis d'un caractère a toujours garder en moi mes peines et mes chagrins... j'ai beaucoup de mal a me confier...

Merci Ydel de m'avoir ouvert cette porte...

Parfois nous aurions voulu être des petites souris pour savoir ce qui pouvait bien se passer dans ce satané centre pour que Sylvie rentre dans des états aussi pitoyables ....

Avec nous dans la journée elle n'était pas incontinente depuis des années, seul la nuit restait ce problème récurent !!!!

Ma mère devait laver une tonne de linge car en plus tout le linge souillé du centre devait être rendu propre parfois c'était trois ou quatre changes complètes !!!!

Sylvie était devenue tellement imprévisible et colèrique que tous déplacements avec elle était devenu impossible.

Notre vie était complètement perturbée

Ca faisait mal de voir tout le mal que nous avions fournit anéanti par des soits disant éducateurs spécialisés...

et surtout totalement dépassés par une Sylvie hyper déchainée lorsqu'elle était dans ces murs ....

Ce centre n'était pas du tout adapté pour Sylvie c'était un centre pour travailleurs handicapés certe mais pas retardés moteur  au stade de Sylvie !!!!

Je pense qu'ils se sont rendus compte de leur erreur bien trop tard la machine administrative était en marche pas de retour arrière possible ....

Alors que faire ?

Quelle solution trouver pour contrer au problème ?

Car le centre ne voulait plus de Sylvie mais ne pouvait pas la "lacher dans la nature " !!!!

Elle devait être encadrée ...

Comment ?

Par qui ?

Une structure oui mais qui veut d'une débile profonde ?

Tous nos efforts consacrés a Sylvie étaient toujours a la longue récompensés du plus anodins aux plus grands...

Chaque petite chose supplémentaire qu'on arrivait a faire faire a notre Sylvie nous émerveillait tous et surtout a celui qui arrivait a le lui faire faire en premier !!!!

Je me souviens de ses premiers pas , de ses premiers mots elle n'en dira que très peu mais pour nous c'était déja une grande satisfaction de l'entendre nous dire mamame quand elle voulait manger ou un merci quelque peu écorché mais compréhensible !!!!

Sauf que là nous avons commencé a déranger un peu les assistantes sociales car nous nous  occupions trop de Sylvie et nous lui apportions un peu trop d'attachement il fallait faire attention...c'était une pupille de l'Etat et donc elle ne nous "appartenait" pas...

D'ailleurs nous avions eu des remontrances sur le faite qu'elle ne devait porter que les vêtements fournis par l'Etat et surtout pas avec des vêtements a nous !!!!

Je me souviens d'une fois ou l'assistante sociale était arrivée a l'improviste et Sylvie qui faisait encore pipi dans sa culotte avait eu des ennuis et ma mère n'avait plus d'habits propres pour elle l'avait habillé avec les nôtres lorsqu'elle avait constaté cela même avec les explications fournis le rapport avait été inscrit !!!

Ma mère aurait elle du la laisser nue ?

A ce jour je me pose la question !!!!

Car l'Etat ne fournissait pas un riche trousseau a ces pupilles .....ceci dit ....

Le principal Sylvie souriait s'éclatait avec nous a la dînette, avec les poussettes et les bébés et surtout avec ces leggos!!!!

Ah ces leggos c'était son passe temps favori !!!! 

Elle passait toutes ces journées paisiblement auprès de nous, marchait toute seule, se faisait très bien comprendre malgré son manque de parole et n'était pas si débile profond comme l'on classé après la DASS....

Ma mère était gardienne d'enfants à la journée la maison a toujours été remplie de rires de cris de bagarres de fou rire de partie de cache cache de pleurs de bébé demandant la tété bref un maison toujours en activité de petites pattes et de jouets ....

Mais cette fois je m'en souviens nos parents nous avaient réunis ma soeur et moi pour nous dire qu'on allait accueillir chez nous une petite fille mais a la différence des autres enfants elle resterait parmi nous tout le temps...partagerait notre vie de tout les jours 

On lui avait donc installé un petit lit dans notre chambre fait de la place dans notre armoire et nous attendions son arrivée ...

J'étais petite je ne comprenais pas tous les mots mais maman devenait assistante maternelle d'une pupille de la DASS ....

Qu'est ce que cela voulait bien dire ???

J'ai compris plus tard ...

Lorsque Sylvie est arrivée j'ai été très très choqué je m'en souviens comme si c'était hier ...

On nous avait dit qu'elle était différente avait un petit handicap ... du a la maltraitance que ses parents lui avait infligé ....

Elle avait deux ans environ elle ne marchait pas ne parlait pas ne mangeait pas seule poussait des cris horribles c'était une bête ....

Lorsque Sylvie a été enlevé à ses parents elle avait été victime d'étouffement avec de la nourriture des asticots attaquaient ses petites fesses qui baignaient dans les excréments et elle était dehors en plein hiver sous alimenté lapant comme un chien dans une gamelle ce qu'on voulait bien lui donner ....

On attendait une petite fille nous recevions un petit être meurtri par la vie nous regardant avec de grands yeux remplis de peur  hurlant a pleins poumons ne sachant que faire....

Nous nous allions lui donner de l'amour ce auquel tout enfant a droit....

Ce n'était que le début d'une très belle aventure ....